C'était une journée de grand soleil à Elwynn, bien que quelques bas et noirs nuages semblaient hésiter à gâcher ce temps grandiose.

Ce qui semblait être une humaine d’âge moyen marche à grands pas en direction du camp de bûcherons du Val de l’Est, d’une démarche martiale. Ses cheveux châtain clair sont coupés courts comme pour ne pas la gêner durant ses combats, ses yeux gris se teintant d’un doré sauvage ne laissent rien au hasard, et son visage affiche les stigmates d’une vie peu reposante. Elle est habillée d’une cotte de maille noire, d’un pantalon et de bottes créé à partir de la même matière.

Elle loge depuis quelques semaines à Hurlevent, après avoir quitté la patrie des elfes qui l’avait accueillie suite à la destruction de son foyer par les maudits Réprouvés.

Elle avait entendu parler, durant ces semaines à crapahuter dans la grande ville, d’un groupe de Worgen se nommant Meute Sombrecrin dont le but serait de détruire tous les Réprouvés logerait dans le camp de bûcherons du Val de l’Est. Un but commun, songeait-elle alors.

Cependant, plus elle avançait, plus elle doutait. Serait-elle acceptée ? En effet, à part la destruction des cadavres impies et sa Malédiction, quels autres points communs avait-elle avec eux ? Et surtout, saurait-elle se faire à la vie en communauté ? Pas qu’elle n’aime pas la compagnie, mais elle se sent toujours un peu mal à l’aise, l’ancienne humaine qui n’arrive pas à se faire à sa nouvelle forme. Les gestes de recul à chacune de ses transformations –bien involontaires- n’aidant pas non plus à accepter sa nouvelle réalité.

Cependant, il n’est plus le temps des questionnements intérieurs. Elle vient d’arriver au camp. Elle le traverse du même pas martial avant de s’arrêter devant la plus grande maison de tout cet espace.

Il y a l’air d’avoir du mouvement à l’intérieur. Illusion ou simple impression ? Il lui semble d’un coup que le ciel s’est voilé et que tous les oiseaux qui pépiaient joyeusement quelques secondes plus tôt se sont tut.

Elle se racle difficilement la gorge avant de frapper à la porte puis patiente les bras croisés, le stress commençant à lui serrer le cœur.

Citation :

(Mouflette) (Punaise)

A quelques pas de la porte, dissimulé dans un buisson, se trouvait un individu profitant plus ou moins de sa sieste, bien qu'il soit censé être le garde de la Tanière... Enfin, quel mal il y a à profité d'un peu de repos bien mérité ?
Cependant, la démarche du nouvel arrivant ne lui avait pas échappé, un son bien différent des coups de haches des bucherons, cette berceuse qu'il appréciait pleinement lors de ses siestes.
Il eu espoir que cette personne n'ai aucune affaire avec la Meute, mais le simple fait de se diriger vers la porte de la Tanière, et y toquer ne lui laissa aucun doute sur les concernés de sa visite.

Il se releva alors en position assise, s'étira de tout son être et baillât à s'en décrocher la mâchoire.
Il jeta un coup d’œil à la visiteuse, puis se leva, déployant un fois encore sa grande carrure à travers un étirement et un long râle.

Le garde s'avança alors vers la femme, époussetant son armure de cuir noir, venant se mettre face à elle.
*Allez, au boulot, avant de te faire tirer les oreilles* pensa-t-il.
-C'est pourquoi ? Demanda-t-il simplement, en surplombant la visiteuse et retirant une dernière brindille récalcitrante de ses poils noirs.

Un mouvement soudain sur le côté de la porte, au milieu des buissons fournis, la fait se tourner.

Un worgen de belle stature, visiblement dérangé dans sa sieste par la jeune femme, s’étire de tout son long en un long râle.

Il a l’air encore un peu endormi, mais le regard aiguisé de la jeune femme ne s’y trompe pas. Cet homme est, sans doute aucun, un combattant aguerri. Son armure de cuir noir qu’il époussète d’un geste nonchalant est un des indices les plus flagrants.

Il se plante face à elle, retire une dernière brindille qui ne veut décidément pas quitter l’abri de ses poils drus et noirs.

« C’est pourquoi ? »

Sa voix n’est ni froide ni agressive. Tout au plus légèrement intéressée.

« Je me nomme Avanna Greies. »

Toujours commencer par se présenter, une forme de politesse ainsi que de pouvoir. Montrer que l’on ne vient pas en ennemi en offrant à ses futurs alliés son patronyme.

Elle hésite un instant. Qui lui dit que ce loup fait parti de la Meute qu’elle cherche à rejoindre ? Cependant, elle n’a guère le choix présentement. Et si elle s’est trompée… Et bien, les morts ont souvent mauvaise mémoire. Même si le combat ne sera pas facile, elle en a bien conscience.

« Je cherche la Meute Sombrecrin. On m’a indiqué le chemin jusqu’à votre tanière. »

Inspiration.

« Je souhaiterai vous rejoindre. »

Elle tente de ne pas faire trembler sa voix. Elle doit être le reflet de sa volonté : dure, inflexible.

Le loup ne broncha pas pendant la réponse, il nota la pointe d'hésitation de l'inconnue, enfin, d'Avanna; était-ce parce qu'elle doute encore de son choix d'être là ? Ou était-ce vis à vis d'un autre sujet ? Il aura sans doute le temps de le découvrir.

-Je cherche la Meute Sombrecrin. On m’a indiqué le chemin jusqu’à votre tanière.

*Au moins, tu es à la bonne adresse* se dit-il.

-Je souhaiterai vous rejoindre. Le druide ressenti la volonté de son interlocutrice, à ne pas laisser paraître son hésitation, peut-être pour se convaincre elle-même de quelque chose... En tout cas, ses intentions semblaient claire, restait à déterminer si elle pouvait prétendre à intégrer la Meute.


Le loup laissa le silence s'installer un petit peu, prenant le temps d'observer Avanna. Son armure lui laissa pensé qu'elle était une guerrière, quelque soit son domaine, et avec de l'expérience supposa-t-il. Ça pourrait-être utile à la Meute.

Les nuages, qui avait voilé le soleil quelque instants avant finirent de passer, laissant de nouveau le camp être baigné par la lumière, et les oiseaux, réchauffé par le retour des rayons, recommencèrent leur douce mélodie, brisant ainsi le silence.


- Vous êtes au bon endroit pour ce qui est de la Meute et notre Tanière. Pour ma part, je suis Rieffen, pour l'insant. Et pour ce qui est de rejoindre la Meute, je ne sais pas si cela est à votre portée...

Ses yeux fixèrent ceux d'Avanna, cherchant une étincelle de rébellion à ses paroles.

- Autant voir si vous avez ce qu'il faut, non ? Pour commencer, dites-moi, pourquoi choisir la Meute ? On peut pas dire que nous jouissons d'une réputation glorieuse...

Le silence s’étire à la fin de sa phrase. L’homme en face d’elle la jauge du regard, et elle croit déceler dans ses yeux une lueur d’intérêt.

Le soleil perce la couche de nuage et les oiseaux pépient joyeusement, rompant le silence qui devenait lourd.

« Vous êtes au bon endroit pour ce qui est de la Meute et notre Tanière. Pour ma part, je suis Rieffen, pour l'instant. Et pour ce qui est de rejoindre la Meute, je ne sais pas si cela est à votre portée... »

Le worgen plante ses yeux dans les siens, comme cherchant la moindre étincelle de rébellion à cette assertion. Bien au contraire, elle comprend bien la nécessité de tester les nouvelles recrues. Elle-même ne laisserait pas n’importe qui entrer dans une communauté –quelle qu’elle soit-. Alors une Meute ! Bien qu’étant peu à l’aise avec sa contrepartie worgen, elle saisit à quel point la Meute est importante. Cependant, elle ne peut retenir un léger sourire lupin.

« Autant voir si vous avez ce qu'il faut, non ? Pour commencer, dites-moi, pourquoi choisir la Meute ? On peut pas dire que nous jouissons d'une réputation glorieuse... »

Avanna reste un moment coi. Était-ce cela le test d’entrée ? Soudain la réalisation se fait dans son esprit : forcer le nouvel arrivant à dévoiler son histoire afin de découvrir ses faiblesses et ses ambitions. Ingénieux, tout simplement.

« Eh bien… Je suppose que mon but premier est commun à tous ceux qui souhaitent vous rejoindre » commence-t-elle en oblitérant la question sur la réputation. Plus tard.

« Combattre les réprouvés. Les détruire. Les chasser, et éparpiller leurs ossements maudits au quatre vents. »

Ses mots sont martelés. Le sang lui monte au cerveau. Elle sent ses canines qui pointent sous la fragile mâchoire humaine. Elle repousse les sensations, se concentre sur l’essentiel : le worgen en face d’elle qu’il lui faut convaincre.

Brève respiration.

« Ensuite, j’éprouve de plus en plus de fatigue à essayer de me faire accepter par la société humaine. Ils ne voient en moi qu’un soldat ou un monstre. Je souhaite rejoindre une communauté qui m’acceptera telle que je suis : Avanna, guerrière et worgen. Ni monstruosité, ni chair à canon »

Elle desserre les poings qu’elle a crispée durant son bref discours. L’amertume des souvenirs qui lui sont liés lui envahit la bouche.

« Cela vous convainc-t-il, Maître Rieffen ? »

Point d'insolence dans ses paroles, juste de la lassitude.

Leur test marchait vraiment bien réalise-t-elle. En seulement quelques minutes, Rieffen -puisqu'il se nommait ainsi- avait pu apercevoir toutes ses faiblesses.

{HRP} j’ai changé ma couleur de parole, je n’avais pas vu que c’était la même que tu utilisais pour tes pensées… Milles excuses ! {/HRP}

[HRP] Ce n'étais pas un soucis ^^[/HRP]

Rieffen écouta attentivement la worgen se tenant face à lui, n'exprimant aucun sentiments aux paroles, réprimant même un rire, lorsque cette dernière lui donna le titre de maître.

Il était temps de la tester, voir ce qu'elle est vraiment, et tout ça en choisissant correctement ces mots.

- Me convaincre... C'est n'est pas ce à quoi vous devriez penser. Je ne suis qu'un simple Loup dans la Meute.

Il sera bien temps qu'elle se montre convaincante plus tard.

- Tout comme le maître n'est pas nécessaire, vous n'êtes pas le gentil chien-chien à son maî-maître quand même, non ?

Le druide sourit, se disant que si elle n'apprécie pas d'être vu comme un monstre, cette comparaison ne doit-pas lui faire plaisir non plus.

- Enfin, soyons sérieux quelques instants. Vous dites votre but premier est d'affronter les serviteurs de Sylvannas, comme ça l'ai pour tous nos membres... Et moi je vous réponds que vous avez tord ! Du moins en partie, il est vrai que nous combattons les Cadavres, leurs vouons une haine sans borne, mais les combattre n'est qu'un but secondaire par rapport à notre véritable objectif: la reprise de Gilnéas.

Ces paroles ne lui allait pas trop, lui qui depuis le cataclysme avait voyagé, il ne pensait plus à Gilnéas comme son foyer, il n'y trouvait plus ses racines, les terres avaient du tellement changé depuis. Mais pourtant, ces paroles étaient sans doute plus juste que la vision d'Avanna sur la Meute.

- Mais ces deux buts se rejoignent, je vous l'accorde... Et pour cela, nous avons besoin de soldats... De monstres aussi. Soyez un monstre pour vos alliés, et vous le serez encore plus pour vos ennemis. Soyez craint, et on vous respectera, cela marche ainsi dans une guerre.

Il prit le temps de réfléchir, se disant qu'il devait tempérer ses propos, il ne fallait pas la faire fuir non plus, et très peu pouvaient se faire à l'étiquette de monstre qu'on leur mettait sans qu'il le cherche.

- Bien sur, il vous est possible de devenir une simple personne, proche de ce que vous cherchez, perdre la saveur de ce don qu'il nous a été fait... Mais là encore, je sens que vous savez pas où vous en êtes. N'est-ce pas vous qui craignez le plus ce que vous êtes ?

Il connaissait ce sentiment, non pas pour l'avoir expérimenté, mais pour avoir vu des congénères dans ce même cas.

Avanna décrispe lentement chacun de ses muscles en attendant la réplique du worgen en face d’elle.

« Me convaincre... C'est n'est pas ce à quoi vous devriez penser. Je ne suis qu'un simple Loup dans la Meute. »

La voici renseignée. La personne en face d’elle n’est donc réellement qu’une simple sentinelle. Elle commence à redouter l’entretien avec les hauts-gradés de la meute… Ou peu importe comment se nomme leur rang.

« Tout comme le maître n'est pas nécessaire, vous n'êtes pas le gentil chien-chien à son maî-maître quand même, non ? »

La réplique avait fusé, ironique et acide. Rieffen sourit, dévoilant dans le même geste ses crocs qui étaient impressionnants. Avanna se fige sur place. L’agacement face à ce worgen particulièrement irritant commence à gronder en elle.

« Un titre de respect, tout au plus. Mais puisque vous souhaitez vous en passer, libre à vous. », réplique-t-elle en détachant chacune des syllabes, tachant de ne pas faire transparaître son agacement.

Mais celui-ci continue à parler.

« Enfin, soyons sérieux quelques instants. Vous dites votre but premier est d'affronter les serviteurs de Sylvanas, comme ça l'ait pour tous nos membres... Et moi je vous réponds que vous avez tord ! Du moins en partie, il est vrai que nous combattons les Cadavres, leurs vouons une haine sans borne, mais les combattre n'est qu'un but secondaire par rapport à notre véritable objectif: la reprise de Gilnéas. »

« Gilnéas… N’est plus mon foyer pour ma part, et ce depuis que je l’ai quitté. Ma patrie se trouve là où je vais. Néanmoins, si tel est le but de la meute, je me joindrais à vous avec plaisir pour libérer cette cité. »

Ces paroles fusent avec justesse de sa bouche suite à la déclaration de Rieffen. Gilnéas n’est plus son foyer depuis des années. Depuis que les Réprouvés l’avait envahi. Elle ne brûle pas de reconquérir cette ancienne cité. Pour elle, le passé est le passé, nul besoin d’aller remuer des fantômes qu’on retrouverait certainement dans ces ruines.

La haine qu’Avanna éprouve envers les Réprouvés est différente. Ce sont des erreurs de la nature, des monstres qui auraient dû être éliminés lors de leur création. La vengeance n’a pas sa place dans sa vie, mais l’élimination de ceux qui sont ses ennemis, si.

« Mais ces deux buts se rejoignent, je vous l'accorde... Et pour cela, nous avons besoin de soldats... De monstres aussi. Soyez un monstre pour vos alliés, et vous le serez encore plus pour vos ennemis. Soyez craint, et on vous respectera, cela marche ainsi dans une guerre. »

Ah. De toute évidence, il l’a mal comprise. Un peu sonnée, elle s’arrête de penser un instant. Il semble chercher ses mots. Elle s’apprête à répliquer, mais il poursuit, lui coupant toute possibilité de prise de parole.

« Bien sur, il vous est possible de devenir une simple personne, proche de ce que vous cherchez, perdre la saveur de ce don qu'il nous a été fait... Mais là encore, je sens que vous savez pas où vous en êtes. N'est-ce pas vous qui craignez le plus ce que vous êtes ? »

Brève inspiration. Elle devait à tout prix corriger le tir, car elle venait de faire une erreur en laissant place à l’interprétation.

« Je pense que vous m’avez mal comprise. Certes, dans une guerre, comme vous le dîtes si justement, nous avons besoin de monstre. Cependant, ce que je désigne par « monstre » est la pensée qu’ont la plupart de nos ennemis et nos alliés face à nous. Je dois avouer qu’avant ma transformation » elle a hésitée avant d’utiliser ce terme, mais entre bénédiction et malédiction, celui-ci lui semble juste. « Je n’étais pas loin de penser comme eux. Mais aujourd’hui, j’en retire une pleine satisfaction. »

Avanna fait une pause, cherchant les mots les plus simples et justes pour exprimer ses pensées.

« J’ai peu l’habitude de me transformer car j’ai cherché à retrouver une vie « humaine » sans explorer toutes les possibilités que cela m’offrait. » continue-t-elle en songeant à toutes les fois où elle a faillit tomber et chanceler en portant des coups sous cette forme de louve plus grande, rapide et forte que ne le sera jamais l’humaine en elle. « Aujourd’hui je le regrette, et c’est pourquoi je viens vers vous. À la fois pour être avec des alliés qui comprennent mon besoin d’être pleinement « moi », mais aussi pour apprendre à être cette personne. Sans être jugé par mon apparence. »

Elle regarde Rieffen droit dans les yeux, attendant sa réponse.

Rieffen regarda la femme, soutenant son regard, il sentait sa détermination à poursuivre dans la voie qu'elle venait d'exposer. Peut-être était-il possible de faire quelque chose d'elle se disait-il.

- Vous ne vous craignez pas donc... Mais vous cherchez à vous comprendre ? C'est tout à votre honneur, si je puis me permettre. Mais sachez que même si vous apprenez à vous connaître, cela ne changera pas la pensée des autres. Car c'est une liberté qui existe dans notre monde...

Le druide ne savait que trop bien que de telles pensées ne pouvaient pas changé comme ça ; même dans les amis de la Meute, il y avait des gens qui les voyaient comme des monstres, même si cela le laissait indifférent.

- Vous devrez apprendre à vivre avec cette liberté avant tout.


Il prit un temps de pause, puis réfléchit, laissant son regard suivre l'animation des bucherons, il allait s'embarquer dans un débat qui n'avait pas sa place ici, il ne savait pas grand chose au final sur cette Avanna.
Il devait se recentrer sur cette personne.

- Nous aurons peut-être le temps d'en discuter plus tard, mais pour l'instant, à part votre nom et votre but, vous n'êtes qu'une inconnue pour nous... D'ailleurs, vous devez bien posséder quelques compétences utiles pour accomplir votre objectif, non ?

Il reporta son regard sur Avanna.

Le worgen la fixe un moment, avant de prendre la parole.

« Vous ne vous craignez pas donc... Mais vous cherchez à vous comprendre ? C'est tout à votre honneur, si je puis me permettre. Mais sachez que même si vous apprenez à vous connaître, cela ne changera pas la pensée des autres. Car c'est une liberté qui existe dans notre monde... »

Avanna acquiesce. Elle le sait parfaitement. Mais savoir que quelque part de part le monde, on pouvait l’accepter la rassure.

« Vous devrez apprendre à vivre avec cette liberté avant tout. »

Rieffen fait une pause, laissant son regard se perdre vers les bûcherons qui s’agitaient. La guerrière observe chacun des mouvements du worgen en face d’elle. Elle se sent malgré tout en position de faiblesse.

Il finit par reporter son regard sur elle.

« Nous aurons peut-être le temps d'en discuter plus tard, mais pour l'instant, à part votre nom et votre but, vous n'êtes qu'une inconnue pour nous... D'ailleurs, vous devez bien posséder quelques compétences utiles pour accomplir votre objectif, non ? »

Bien évidemment qu’elle avait des compétences utiles. Pour elle, certes, pour un groupe où doit certainement vivre des dizaines de worgen, certainement moins.

Elle acquiesce cependant en réponse à la question de l’homme. Puis prend la parole d’une voix qu’elle estime – et espère – posée.

« Certainement. Je sais me battre, comme tout un chacun dans ce genre de situation, et bien qu’ayant une certaine habilité aux armes, j’ai une certaine préférence pour le bouclier, toujours utile quand je me fais assaillir d’ennemis. »

Enfin, sous sa forme humaine songe-t-elle. Mais elle continue.

« Je connais également l’art de la cartographie, mais aussi des potions. J’apprends vite, vous pouvez me croire. Je peux me rendre utile sur n’importe quelle mission. »

Elle s’arrête, et fixe le worgen avec une légère appréhension. Que va-t-il dire ? Que devra-t-elle lui répondre ? Autant de questions qui restent en suspens… Pour l’instant.

Sans vraiment laisser le silence s'installer, le druide réfléchit à voix haute:

- Et bien, il doit bien nous manquer un ou deux guerriers pouvant protéger nos frères et soeurs. Voir même l'Alpha, elle aime bien attiré les assassins. Pour ma part, j'ai beau pouvoir être imposant avec un cuir épais si il le faut, je reconnais volontier que je préfère de loin l'idée de semer la mort et le sang dans les rangs ennemis, dans la peau du plus félin des prédateurs...

Laissant en suspens sa dernière phrase, il adresse à Avanna un joli sourire carnassier. Puis murmure d'un ton las:

- Malheureusement, les Cadavres n'ont pas beaucoup de sang à offrir. Avant de reprendre d'une voix plus audible à l'attention de la guerrière. En tout cas, ce sont des compétences martiales qui seront appréciées au sein de la Meute. Cela donnera peut-être des idées de vocations à nos jeunes un peu simplet parfois, qui ne pensent qu'à foncer en avant.

Rieffen se disait qu'ils avaient peut-être un nouvel élément intéressant pour la Meute, même si il restait à savoir à qu'elle point elle était habile dans son art. Mais elle avait un atout de choix, et cela serait sans doute décisif dans son entrée ou non.

- Je ne vous cache pas qu'il faudra plus que des paroles pour convaincre l'alpha sur vos compétences de combattante. Cependant, vous disposez, et cela fera sans doute pencher la balance en votre faveur, de compétences assez intéressantes. Pour ma part, je voyage beaucoup et n'utilise rarement un bout de papier pour me diriger, je connais, par contre, quelques loups qui n'ont pas le sens de l'orientation, au point de se perdre même dans la Tanière... Hum, j'exagère un peu, mais on est pas loin de ça. Donc si vous avez réellement les connaissances requises pour dessiner des cartes, alors vous allez grandement aider la Meute.

Dans son enthousiasme, Rieffen à oublié quelque chose d'important, une erreur pouvant être fatale...

- Dites-moi, je m'emballe d'un coup pour ça, mais on parle bien de la cartographie, les cartes du mondes, et tout ça... Pas des pseudos charlatans qui disent pouvoir révéler notre avenir, de l'acabit de ce que l'on trouve à la Foire de Sombrelune ?

Avanna écouta Rieffen, souriant discrètement à la mention de sa transformation en félin. Cela lui rappelait le druide qu'elle avait croisé, un elfe de la nuit constamment éméché et qui avait des métamorphoses… originales. Oui, originales, c'est cela même.

Sourire qui s'élargit en entendant le worgen parler des jeunes simplets de la meute.

- Nous avons tous droit à nos fonceurs. Je n'espère pas leur faire comprendre l'intérêt de mon rôle, mais plus celui de rester en vie, ce qui serait déjà beaucoup, murmura-t-elle en se remémorant ses premiers jours dans la garde de Gilnéas.

… et qui finit par se transformer en un grand éclat de rire lorsqu'il lui posa la question des cartes. Elle finit par s'arrêter, la gorge en feu et les côtes douloureuses. Ça lui avait fait du bien et lui avait permis d'évacuer d'un coup la nervosité qui la prenait à la gorge ces dernières minutes. Ou peut-être était-ce des heures, elle aurait été incapable de situer le temps passé depuis le début de l'entretien.

- Oh, non, certainement pas ! Je ne sais ce qu'est la foire de Sombrelune, néanmoins je peux vous assurer que la cartographie est très différente de la cartomancie. Je connaissais quelques diseuses de bonne aventure et je peux, au besoin, en occuper le poste mais j'ai une grande préférence pour l'exploration et le dessin des continents. Mais rassurez-moi tout de même vos jeunes ne sont pas à ce point …?

Peu débrouillard ? Carrément paumé ? Elle s'arrêta un peu, ne sachant que dire, puis continua plus franchement.

- Je suis parfaitement consciente qu'il faudra plus que des paroles pour vous convaincre, aussi je vous propose de me tester maintenant si cela vous convient.

Avanna posa un regard calme sur les alentours, son anxiété revenant au galop. Elle espérait et souhaitait réellement intégré une meute, sa meute et enfin comprendre et apprendre. C'était, à ce moment, tout ce qui importait pour elle.